1904, une conception novatrice
Avec La Rose Jacqueminot, sa formule audacieuse, son flacon en cristal de Baccarat et son étiquette en or gauffrée, François Coty crée une rupture avec la parfumerie de l’époque. Il est le premier à repenser la formulation traditionnelle du « bouquet floral ». Avec l’introduction de la chimie en telles proportions, les odeurs ne rappellent plus simplement des composants connus que l’on peut sentir dans la nature, elles portent désormais une part d’abstraction qui stimule l’imaginaire. Le parfum gagne ainsi une dimension artistique qui stimulera la création olfactive pour le siècle à venir. Cette impulsion créative survient dès son retour de Grasse où il a aiguisé son olfaction au sein des établissements Chiris. À cette époque Chiris est le premier fournisseur de matières premières produites par extraction à solvant volatile et François Coty s’empare aussitôt des puissantes absolues qui en résultent. L’assemblage de matières naturelles nobles avec les nouveaux produits de synthèse marque la révolution olfactive et l’entrée de la parfumerie dans l’ère moderne. Ses formulations iront au plus simple pour des produits de qualité. En ce début de siècle, il ouvre soudainement les portes du luxe au marché de la parfumerie. Cette même année, il crée plusieurs chef d’œuvres olfactifs tels L’Origan, Ambre Antique, Jasmin de Corse. Son commerce change radicalement d’échelle en 1906 avec l’aide de ses principaux fournisseurs Georges Chiris et la société Firmenich.
Collaboration avec René Lalique
L’héritage laissé par François Coty dans le domaine olfactif est considérable. Il l’est également dans celui de la présentation et du conditionnement des produits. Grâce à sa collaboration avec René Lalique et d’autres artistes de l’époque, « le parfum sera objet, avant dêtre senteur ».